Le premier tour des élections présidentielles françaises a été historique, selon certains, puisque les deux candidats gagnants, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, ne viennent pas des deux grandes partis classiques (Socialiste – Républicain). À d’autres égards, cependant, il me semble que cette campagne était semblable à bien d’autres campagnes électorales françaises, dont l’embrouille et le résultat. Et, je me demande si cela ne se terminera pas avec cinq autres années semblables aux cinq dernières. On verra ! Cependant, avec mon oeil marketing, j’ai essayé de comprendre comment les messages marketing auraient aidé ou entravé ces 11 candidats au premier tour.
Élections présidentielles françaises – une question de personnalité
Surtout, il faut convenir que les élections françaises – avec onze candidats présentés au premier tour – représente une bataille de personnalités individuelles, beaucoup plus qu’entre les partis politiques ou même leurs programmes. Dans un environnement strictement contrôlé (par le fameux CSA), où tous les 11 candidats sont supposés avoir exactement la même couverture médiatique, il est inévitable que les électeurs sont confus sur ce qui dit quoi. Alors, je voulais jeter un coup d’oeil au travail de marketing réalisé à travers les affiches (posters) des candidats qui ont été constamment exposés ensemble par lots de 11.
Marketing via UN poster
Est-ce qu’il y a quelque chose qui vous frappe à propos de ces 11 affiches (mis dans l’ordre 1 à 11 qui a été prescrit par le tirage officiel) ? Il y avait une chose qui m’a vraiment étonné.
Oui, j’ai regardé ceux qui ont choisi de regarder à gauche ou à droite ou frontalement et qui était incohérent avec sa ligne politique. J’ai également noté la cravate bleue de rigueur (ou bien aucune cravate). Mais ce qui m’a frappé, en fait, est que seulement 3 candidats ont choisi un vrai sourire. Les 8 autres ont un aspect neutre voire sévère. Pas exactement des grands charismatiques. Bien sûr, la présidence est une position sérieuse, mais c’est comme si la photo de passeport grincheuse requise (une obligation en France) était utilisée pour ces 8 personnes. Sinon, seul Mélenchon a décidé de nous montrer qu’il avait besoin de ses lunettes !
Le spectre de couleur
En termes d’alignement de leur message avec le drapeau tricolore français, il y avait deux gauchistes de bonne foi en rouge (trotskyste, anticapitaliste). Trois ont choisi un fond blanc ordinaire, mais la majorité (six) ont pris le fond bleu « rassurant », y compris Jean-Luc Mélenchon, qui a été soutenu par le Parti Communiste. Le Pen et Dupont-Aignan (Debout La France) ont utilisé un fond bleu dégradé de gauche à droite, allant au sombre / orageux. Mélenchon a choisi un fond gradué nuageux (de bas en haut).
Avec 5 des 11 candidats qui se sont déjà présentés lors des élections de 2012, vous auriez pensé que cela aurait pu améliorer la communication avec l’expérience. Mais, en réalité, la plupart de ces candidats savent dès le début que c’est une cause perdue ; c’est juste une façon de polluer et / ou de diluer les messages des principaux candidats. Les sept premiers candidats (y compris le «Parti Socialiste») ont tiré un total de 15,1% du vote.
Slogans – QUELLE efficacite ?
Suite à l’ordre «prescrit» ci-dessus dans la première image, et en maintenant la ponctuation choisie, je présente les slogans des onze candidats dessous. Il y avait bien entendu des tactiques différentes (ainsi que des messages). A noter que cinq ont décidé de garder le mot France dans leur slogan. Deux des slogans (Le temps est venu et Un choix historique) ne disent absolument rien. Cinq des slogans s’orientent sur l’énergie et/ou la force.
Dans l’ensemble, je me suis senti perplexe par les choix de communication et les messages. Comment faire son choix objectivement ? De toute évidence, le centriste Emmanuel Macron (En Marche) a réussi à capturer la route du milieu dans tous les aspects. Son slogan était une formule englobant: La France doit être une chance pour tous. Mais à force d’essayer de plaire à tout le monde, peut on faire quoique ça soit ? Et son mouvement « En Marche, » reflétant son propre DNA par les memes initiales (E.M.), deviendra naturellement un parti politique. Peut-il fédérer toute la France, faire les changements réellement « nouveaux, » sans mettre au dos l’un des deux côtés ?
D’abord, c’est vrai qu’il faudrait qu’il parvient à gagner le 7 mai. S’il ne gagne pas plus de 65% des votes, ça sera une surprise et, surtout, un signal de mauvaise augure pour la suite. Je ne considère pas une victoire par Le Pen comme étant un grand risque car cela demandera un taux d’abstention de bien plus de 40% et un nombre improbable de transfuges des autres partis. Ceci dit, cela ne doit pas freiner les français à faire leur devoir démocratique. Après, rendez vous en 2022 pour voir si Mr Macron a pu véritablement mettre toute la France en marche.
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