L’Art de la Collaboration en Padel : Témoignages de Alix Collombon et Thomas Leygue (MDF162)

Ce podcast présente deux entretiens avec des joueurs professionnels de padel français : Alix Collombon et Thomas Leygue. Alix, numéro 30 mondiale, partage ses réflexions sur le jeu à Roland-Garros, l’importance de garder le plaisir dans le sport, et les défis du choix de partenaire. Elle souligne l’importance cruciale de la communication, tant sur le terrain qu’en dehors. Thomas, ancien joueur de tennis devenu professionnel de padel, discute de sa transition vers ce sport, de ses coups préférés et à améliorer, ainsi que de sa recherche du partenaire idéal. Il évoque également son expérience à Roland-Garros et ses objectifs pour l’avenir. Les deux athlètes mettent en lumière les spécificités du padel par rapport au tennis, notamment en termes de communication et de dynamique de jeu. Le podcast offre un aperçu fascinant du monde professionnel du padel et de ses perspectives d’avenir en France.

Merci de m’envoyer vos questions par email — en tant que fichier audio si vous le souhaitez — à nminterdial@gmail.com. Sinon, en dessous, vous trouverez tous les liens pour un suivi du podcast. Vous êtes bien entendu invité à déposer un message ou à le partager. Si vous pouvez, merci d’aller déposer une revue sur Apple Podcasts pour le noter.

Pour joindre Alix Collombon

Pour joindre thomas leygue

————–

Pour suivre le podcast Minter Dialogue en français:

RSS bouton

Trouver tous les autres épisodes de Minter Dialogue en français ici.

Sinon, je vous invite à vous souscrire au Minter Dialogue en français podcast sur :

  • Apple Podcasts (où vous pouvez « aimer » si ce podcast vous a plu) ou écouter directement sur votre ordinateur (via Megaphone).

  • Crédits pour la musique : Le morceau au début est grâce à mon ami Pierre Journel, auteur de La Chaîne Guitare. J’ai également une chanson que j’ai co-écrite avec mon amie à New York, Stephanie Singer: « A Convinced Man. » Celle-ci a été écrite et enregistrée dans les années 1980 (d’où la qualité dégradée de mon enregistrement).

    Transcription de la conversation par Flowsend.ai

    Minter Dial : Bonjour et bienvenue au show Minter Dialogue, épisode n°162. Je suis Minter Dial, votre compère et hôte pour ce podcast, et fier membre du réseau Evergreen Podcasts. Pour plus d’informations et pour explorer les autres podcasts sur ce réseau sélectif plutôt en anglais, je dois le dire, allez visiter leur site evergreenpodcasts.com. Alors, cet épisode est un peu différent. Connaissez-vous le padel ? C’est un sport que je pratique depuis les années 70, bien avant qu’il ne devienne populaire. Aujourd’hui, c’est un sport en pleine effervescence dans de nombreux pays, notamment en France, où nous comptons désormais plus de 3000 terrains sur près de 1000 clubs. Le sport, au niveau professionnel, progresse d’année en année. Les audiences grandissent et le spectacle est impressionnant. On peut espérer que le padel devienne un sport olympique au plus tard en 2032. En France, les têtes d’affiches au niveau professionnel sont Alix Colomban, actuellement numéro 30 mondial. Côté hommes, Thomas Leygue est le numéro 1 français et occupe actuellement la place 104 mondialement. Mais il a déjà intégré les top 100. Alors pour cet épisode, je vous livre les deux conversations, l’une avec Alix et la deuxième avec Thomas. Ces entretiens ont eu lieu lors du grand tournoi Grand Luiz Paris Major, qui s’est tenu pour la troisième fois consécutive à Roland-Grosse à la fin de l’année 2024. Leur parcours est inspirant et met en lumière les belles perspectives d’avenir pour ce sport que j’adore, le padel. Si ce podcast vous a plu, merci de prendre quelques instants pour aller laisser votre revue sur un des services préférés et plongeons alors dans cette nouvelle émission.

    Alix Collombon : Oui, ça s’en dirait pas.

    Minter Dial : C’est gentil, merci. Alors, Alix, tu viens de jouer à Roland-Garros, Châtrier. Qu’est-ce que ça fait pour toi de jouer sur ce genre de terrain ?

    Alix Collombon : C’est incroyable, c’est beaucoup d’émotions, c’est les frissons, c’est beaucoup de souvenirs, étant jeune, à regarder Roland-Garros tous les étés avec mes parents, à voir des joueuses et des joueurs qui nous font rêver et de se dire aujourd’hui qu’on joue au Padel dans un lieu aussi mythique et historique que Roland-Garros. C’est un privilège, on a beaucoup de chance et on essaie de profiter de chaque moment. C’est ce que j’ai essayé de faire aujourd’hui, même si le match était compliqué et dur. J’ai quand même réussi à prendre du plaisir et j’ai essayé de prendre tout le bon que je pouvais prendre de ce tournoi.

    Minter Dial : Mon podcast s’appelle « La joie du padel ». Garder le plaisir, ça me paraît important. Pour toi, c’est quoi l’ambition que tu portes ? Parce que tu es quand même numéro un pour la France. Comment est-ce que tu vois ton ambition par rapport au padel et ton rôle à toi ?

    Alix Collombon : J’avoue que je n’y pense pas tant que ça. J’essaie de me concentrer sur mon chemin, d’être la meilleure possible, de rendre la meilleure image possible, que ce soit sur le terrain et en dehors. J’ai l’impression que, dans l’ensemble, ça plaît plutôt aux gens. Après, je ne pense pas trop au fait d’être numéro un et la pression que ça peut engendrer. Au contraire, c’est quelque chose de positif, ça galvanise un petit peu. Et voilà, j’essaie de prendre les bons côtés de la chose.

    Minter Dial : Au lieu d’avoir la pesanteur.

    Alix Collombon : Voilà, exactement. J’essaie vraiment de prendre le côté positif.

    Minter Dial : Il y a deux choses qui… Deux dernières questions. La première, c’est le choix de partenaire. Qu’est-ce que tu cherches aiguisément ?

    Alix Collombon : Alors, c’est vrai que c’est un sujet complexe au panel, les partenaires, surtout depuis quelques années où il y a beaucoup de changements. Ce qui est très dur, c’est qu’il y a beaucoup de choses qu’on ne peut pas contrôler. La décision de sa partenaire, de l’autre, de partir ou pas. Il peut y avoir des blessures qui rentrent en compte, il peut y avoir des meilleures joueuses au ranking qui appellent la partenaire ou toi-même, et il y a des décisions à prendre. Alors évidemment, quand ce moment-là arrive, on prend tout le pour, le contre. On essaye de voir si les jeux pourraient coller. Évidemment que l’affinité qu’on peut avoir un petit peu en dehors c’est aussi important, surtout chez les filles, peut-être plus que chez les garçons. Je pense que c’est important de bien s’entendre aussi en dehors du terrain parce qu’on passe beaucoup de temps ensemble. Et évidemment la relation qu’on va aussi avoir sur le terrain, la façon dont on va s’encourager, la façon dont on va se parler, tout ça évidemment. Voilà exactement, tout ça est évidemment très très important, donc il y a beaucoup de choses qui rentrent en compte. Mais c’est vrai que des fois, on se retrouve, pas sur le fait accompli, mais au niveau où je suis entre 25 et 30, de mon côté à droite, il y a 15 joueuses devant moi et il y a 15 joueuses de gauche. En sachant que les 6, 7, 8 premières joueuses de gauche C’est injouable parce qu’elles sont en tête de série, donc elles joueront pas avec toi. Et après, il reste finalement peu de joueuses, donc… Des fois, c’est… On essaie de voir. On sait pas si ça va fonctionner, mais on dit… OK, on essaye, on verra, on se donne du temps. Si ça marche, tant mieux. Si ça marche pas, on verra, on changera. Mais voilà, c’est un peu le panel d’aujourd’hui où… Je trouve que c’est… C’est un peu comme… C’est à l’image de la société, le padel d’aujourd’hui. On a besoin d’avoir des résultats assez vite. Sinon, on rentre… Ou même dans la vie en général, avec les réseaux sociaux, où tout va très vite, on a des réponses sur tout, sur tout. Et voilà, on regarde une chaîne, mais aujourd’hui, on reste pas plus de 10 minutes sur une chaîne, on change, on supporte pas les pus, on change… Et je trouve que le padel, c’est un petit peu à l’image de la société en général. Il y a besoin d’avoir des résultats parce qu’au final c’est ça qui fait qu’on a gagné notre vie, c’est ça qui va faire qu’on a des sponsors. qui va faire beaucoup de choses. Donc c’est vrai que pour les gens, des fois, c’est difficile de comprendre pourquoi il y a tant de changements. Mais quand on est dedans, on comprend un peu mieux. Et des fois, c’est un peu par défaut.

    Minter Dial : Oui, parce que j’ai pas d’autres choix.

    Alix Collombon : Voilà, des fois, c’est ça. Il n’y a pas d’autres personnes que tu peux prendre. Exactement. Donc on essaye que ce soit le moins possible par défaut. Mais en tout cas, c’est complexe comme sujet.

    Minter Dial : Oui, bien sûr, c’est pourquoi je la pose. J’ai eu Robbie Gattiker sur mon podcast récemment, et il m’a dit, parce que le garçon joue bien, il disait qu’en fait, le couple, c’est comme le couple à la maman. Exactement. À 85%, c’est pareil. Dernière question, sur la communication. Alors, combien tu trouves la communication essentielle, mais sur le terrain et hors du terrain ?

    Alix Collombon : Primordial et c’est très très très important au pas dès la communication. Alors sur le terrain évidemment, vous avez vu qu’on se parle beaucoup pour indiquer où sont les adversaires.

    Minter Dial : Pour les 20 secondes.

    Alix Collombon : Ouais ouais exactement et puis c’est très important parce que jouer un coup sur l’une ou sur l’autre ça peut créer des déséquilibres ou pas si on se trompe ou si on n’écoute pas la partenaire donc évidemment que c’est ultra ultra important. Et en dehors aussi. Je pense que dès qu’il y a quelque chose qui va peut-être nous déranger, nous titiller un peu, je pense que c’est important de le dire. Parce que si on garde des choses en nous, s’il y a des non-dits, c’est une relation qui s’effrite de plus en plus. Et quand la relation est moins bonne en dehors, qu’on ne se dit pas les choses, après elle est moins bonne dedans. Donc voilà, après c’est un cercle vicieux et on s’en sort pas et on finit énervé et on finit mal l’histoire et c’est dommage parce qu’au final on est là aussi pour c’est notre métier, on a la chance de pouvoir vivre notre métier entre guillemets et de vivre de notre passion. Quelques-unes et quelques-uns d’entre nous. Donc voilà, je pense que garder ce plaisir là il est important aussi mais la communication c’est primordial mais j’ai envie de dire comme dans la vie.

    Minter Dial : Par rapport au tennis, combien est-ce que la communication dans le padel est différente ? Ou est-ce que c’est pareil ?

    Alix Collombon : Non, beaucoup plus. Parce qu’au tennis, au final, on est tout seul. Alors oui, la communication avec son coach peut être très importante, avec son préparateur mental, avec le double. Oui, c’est vrai, effectivement, avec le double. Mais au final, tout va beaucoup plus vite au tennis. Il n’y a pas tant de tactique que ça. Là au padel, les points doivent être très travaillés.

    Minter Dial : La balle n’est pas tuée.

    Alix Collombon : Pour faire un point, je ne sais pas si vous avez vu aujourd’hui, mais c’est très compliqué à ce niveau-là. La balle revient. Tout le temps, tout le temps. Évidemment qu’il faut beaucoup travailler les points, donc la communication est ultra importante et pour moi bien plus qu’au tennis.

    Minter Dial : Alix, je t’en remercie. C’est sympathique de parler avec une autre Alix que ma mère. Maman, elle est en vie encore. Je vais la voir la semaine prochaine. C’est son anniversaire. Je vais pouvoir donner cet entretien à ma mère comme cadeau.

    Alix Collombon : Merci. Merci à vous. Bon anniversaire à votre maman.

    Minter Dial : Merci. Alors j’espère que la conversation que j’ai eue avec Alix Colomban vous a plu. Alix a été 7 fois championne de la France, elle est systématiquement dans le tableau final des grands tournois du premier pas d’elle et elle mérite d’être suivie. Bonne chance pour Alix. Alors maintenant passons à Thomas Leygue qui a été lui 3 fois champion dans la France et qui continue à lutter pour être dans le top tableau des grands tournois. C’est un garçon avec beaucoup de talent. Vous allez voir. Découvrez alors Thomas Leygue. Thomas, raconte-nous ton arrivée dans le padel.

    Tomas Leygue : Moi, j’ai commencé le padel en 2016. Je venais du tennis. J’ai joué au tennis pendant 11 ans. Et j’ai eu pas mal de blessures. Et j’en avais un peu marre des blessures, du tennis. Et quand j’ai décidé d’arrêter, ils ont construit un terrain de padel dans mon club à Aix-en-Provence, au sud. Et c’est là où j’ai commencé en amateur.

    Minter Dial : Et au tennis, t’étais à quel niveau ?

    Tomas Leygue : J’étais 4-6 quand j’avais 12 ans. J’ai joué très jeune. J’ai joué jusqu’à mes 14-15 ans au tennis.

    Minter Dial : Et tu trouves qu’il y a moins de blessures au padel ?

    Tomas Leygue : C’est différent, parce que la surface en tout cas, en jeunement de blessure, c’est une surface qui est un peu moins dangereuse que le green au tennis, où vraiment c’est quand même des gros changements de direction, c’est une surface vraiment très dure, donc au padel, pour moi, il y a un peu moins de blessure. Mais après, à haut niveau, je pense que c’est toujours pareil.

    Minter Dial : Ça y va. Et donc, à quel moment est-ce que tu es tourné pro ?

    Tomas Leygue : Je suis parti à Madrid en 2019 pour commencer une carrière. Et après j’ai commencé le circuit pro en 2021.

    Minter Dial : Transition du tennis au padel.

    Tomas Leygue : Comment la faire ou comment je l’ai fait moi ?

    Minter Dial : Comment tu l’as fait ? Et quels enseignements t’ont-ils pour d’autres qui sont des joueurs de tennis ?

    Tomas Leygue : Moi ce que j’ai fait c’est que comme je connaissais pas du tout le sport, et je l’ai pas lié au tennis directement, pour moi c’était un autre sport, et du coup on m’a direct dit oublie tes passes de tennis. Et du coup tout ce que je savais du tennis j’ai oublié, à part la volée. Et j’ai tout direct appris à jouer avec les vitres, à commencer petit à petit… Ah, peut-être que je vais l’ouvrir.

    Minter Dial : Pas de soucis. Bonjour.

    Tomas Leygue : Bonsoir. Ça va ? Tu aimes bien le golf ? Ouais, ouais, c’est cool. Et du coup, j’ai direct oublié toutes mes bases de tennis, et j’ai commencé à apprendre à jouer avec les vitres, puis j’ai pris des cours avant de commencer à faire des parties à droite à gauche.

    Minter Dial : Et le passage à Madrid était formateur, j’imagine ?

    Tomas Leygue : Oui. J’ai commencé avec un an à Monaco avec Gabi Reca, qui venait une semaine par mois, et donc moi aussi j’allais une semaine par mois à Monaco, et c’est lui qui m’a dit de venir s’entraîner avec lui à Madrid, à l’Institut d’académie, à Brunette.

    Minter Dial : Pour toi, le coup le plus difficile à apprendre, c’était quoi ?

    Tomas Leygue : Ouf ! Moi tout ce qui a été volé smash a été assez facile, même si je pense que le kick gris, le rouleau, ça s’appelle le kick gris, a été un coup vraiment compliqué à apprendre. Surtout pour moi en passant à droite.

    Minter Dial : Qui était beaucoup plus compliqué que faire à gauche.

    Tomas Leygue : Mais après, le coup le plus différent pour moi c’est la chiquita. C’est vraiment le coup qu’on apprendra jamais à faire au tennis.

    Minter Dial : C’est contre-intuitif.

    Tomas Leygue : C’est ralentir le jeu sur une balle rapide.

    Minter Dial : Alors qu’ils sont au filet.

    Tomas Leygue : Exactement.

    Minter Dial : Et sur quoi aujourd’hui est-ce que tu sens que tu as besoin de encore travailler ? Quels sont les coups dans ton jeu que tu préfères améliorer ?

    Tomas Leygue : Les coups qu’il faut que j’améliore, ça sera plus en défense, sur les transitions de jeu. D’ailleurs la Chiquita, ça reste quand même un coup qu’il faut toujours perfectionner. Le revers avant la vitre, parce que moi qui joue beaucoup à droite, c’est vachement difficile de se déplacer très rapidement vers le milieu.

    Minter Dial : Pour le retour de service par exemple.

    Tomas Leygue : On frappe beaucoup en appui ouvert, donc on est souvent en retard sur son verre, et c’est d’aller jouer un peu plus en appui en ligne. Donc, c’est plus en défense en tout cas.

    Minter Dial : Et ton coup préféré ?

    Tomas Leygue : C’est une bonne question, parce que moi, un de mes coups préférés, je dirais, j’adore le lob ou la vibora. Mais le coup que j’exécute le mieux, je pense que c’est le smash tabé.

    Minter Dial : Ah oui, d’accord. Et alors, le panel ? Pour moi, je trouve quelque chose de particulier, différent d’autres sports. Quelque chose qui m’intrigue, c’est le choix de partenaire. Qu’est-ce que tu recherches dans ton partenaire ? Qu’as-tu du meilleur partenaire ?

    Tomas Leygue : Moi je suis un peu un joueur atypique à droite parce que je suis un joueur très agressif, qui tape beaucoup. Donc ça n’a rien à voir sur un profil de joueur de droite qu’on voit comme Chingotto, Di Nenno, des joueurs qui travaillent. Moi je suis plus un profil qui angoisse même si ce n’est pas le même niveau. Oui. Mais un joueur assez agressif. Donc moi je cherchais un joueur de gauche qui met beaucoup de volume de jeu, qui défend bien, qui va vite vers l’avant. Plus qu’un gros smasheur qui peut taper dans tous les sens parce que moi je suis capable de le faire.

    Minter Dial : Plutôt Agnato alors.

    Tomas Leygue : Exactement. Le profil parfait, ça serait Stupa, Nieto… Qui savent quand même taper, mais qui.

    Minter Dial : Sont des ramasseurs incroyables.

    Tomas Leygue : Mais qui défendent très bien et qui ont un volume de jeu énorme. Et du coup, moi qui vendrai un peu plus de place, ça c’est mon profil parfait. Et après, en dehors du terrain, il faut avoir une amitié, ça c’est important aussi. Même si je pense qu’aujourd’hui, je suis plus important sur le terrain qu’en dehors du terrain.

    Minter Dial : Pour tous ?

    Tomas Leygue : Je sais pas. Mais moi, j’ai vraiment découvert qu’avant, j’étais toute la journée avec mon partenaire, c’était vraiment important.

    Minter Dial : Le voyage.

    Tomas Leygue : Le voyage, s’entendre bien et tout. Et maintenant, j’ai vu qu’on pouvait passer la journée avec nos amis et se retrouver sur le terrain avec mon partenaire et que ça se passait tout de suite.

    Minter Dial : Qu’est-ce qui fait qu’un partenariat marche ?

    Tomas Leygue : Déjà, le premier truc qui marche, c’est les résultats. C’est le truc le plus important pour que ça marche. Et que le fait que les deux soient des travailleurs, il faut s’entraîner énormément, avoir les mêmes ambitions, les mêmes projets, et c’est là où ça peut marcher. Même si des fois les résultats ne viennent pas, mais que les deux s’entraînent à fond, de la bonne manière, souvent ça donne envie de continuer.

    Minter Dial : Alors comment tu crées un projet ? Parce qu’en fait, on va imaginer que tout le monde voudrait être numéro un, comment tu articules ton projet et ensuite de s’assurer que ce soit partageable avec quelqu’un d’autre.

    Tomas Leygue : Déjà, il faut voir le profil de jeu qui nous intéresse, discuter avec les gens, on se connaît tous, le circuit est assez petit finalement, parce qu’on a joué que des joueurs qui sont proches de notre classement. Donc on discute avec la personne et après on voit ses ambitions, est-ce qu’on peut s’entraîner, est-ce qu’elle a les mêmes envies que nous. Souvent dans le monde professionnel, tout le monde a les mêmes ambitions, donc plutôt comme ça.

    Minter Dial : Qu’est-ce qu’il te faudrait pour atteindre l’objectif ?

    Tomas Leygue : Je n’ai pas d’objectif de classement. J’ai envie de trouver un niveau de jeu stable, de trouver un projet avec un partenaire sur du long terme. Mais je ne veux pas être top 10 ou top 50. Je veux donner le maximum de moi-même et essayer d’atteindre mes limites. Exactement. Pour l’instant, je sens que je peux encore une marge de progression assez importante, c’est ça qui me donne envie de continuer.

    Minter Dial : Oui, l’envie d’apprendre et de s’améliorer. Les championnats, tu y vas ?

    Tomas Leygue : Championnat 2. Oui, ça peut être du monde, oui.

    Minter Dial : Qu’est-ce que tu penses de ce que c’est ? Comment tu sens de représenter ton pays ?

    Tomas Leygue : Représenter son pays, je pense que c’est la meilleure chose au monde. C’est-à-dire que c’est le truc le plus incroyable. Moi, qui suis un peu du monde du foot et qui ai un grand fan de foot, je trouve ça incroyable de représenter ses couleurs. Après, c’est très compliqué parce qu’on joue contre l’Espagne et l’Argentine, donc en fait, on joue une troisième place, entre guillemets, en étant lucide aujourd’hui. Peut-être que dans 10 ou 15 ans, j’espère que ça changera la donne, mais aujourd’hui, On joue une 3ème ou 4ème place en tant que meilleurs résultats.

    Minter Dial : Roland Garros, parle-nous de ton parcours dans 2024.

    Tomas Leygue : On a eu une wild card, on a commencé en tableau final, même si on n’était pas très loin en termes de points pour y commencer. On était dans les têtes de séries de qualif, donc ça a été la petite tête de la fédération. On a eu un bon tirage, même si ces deux joueurs qui sont énormément en confiance, deux jeunes qui gagnent énormément de matchs, qui ont fait 16e au dernier tournoi, et quasiment en tableau sur toute leur dernière première padel. Paul Hernandez et Rama Valenzuela. Et on a fait un match très très solide, on a vraiment très bien joué. On a eu un petit moment de doute dans le premier, mais très content de gagner ce premier match.

    Minter Dial : Et quand il y a un moment de doute comme ça, comment vous vous faites ?

    Tomas Leygue : On essaie de couper un peu le match, de se poser, de parler 20-30 secondes, de prendre un peu de temps sur le banc, de discuter, de souffler, d’essayer de ne pas enchaîner. Casser un peu le moment. Exactement. Parce que le padel, c’est un sport de confiance, donc si les autres sont en confiance, il faut un peu stopper le truc et prendre un peu plus de son temps, voir un truc tactique et garder la tête froide parce qu’on a tendance à vite s’énerver.

    Minter Dial : Oui, les mêmes émotions. Donc, après ?

    Tomas Leygue : Et après on a joué sur la tête de scène numéro 14 ou 15, qui sont Xisco Gil et Juanuez Uri. Juanuez Uri qui est un joueur qui a fait demi et quart de finale dans les derniers tournois, qui ont grande confiance, et Xisco, un joueur de droite très solide qu’on connaît. On a fait un très bon premier set. Je pense qu’on peut ou on doit le gagner. En tout cas, on a le break d’avance. On a un peu de malchance et on joue un peu moins bien sur les moments importants. Et dans le deuxième, mon partenaire a un petit coup de baisse. Au début, j’essaie de le lever et on gagne un ou deux jeux, On a vu là où ils ont mis une vitesse en plus et comme on dit la confiance, ils étaient peut-être un peu plus nerveux de perdre au début parce qu’ils avaient plus quelque chose à jouer que nous. Et une fois qu’ils ont gagné le premier set, ils se sont un peu plus relâchés je pense.

    Minter Dial : Je veux y revenir, mais ça faisait quoi pour toi de jouer sur Châtrier ?

    Tomas Leygue : C’est la troisième fois. Ce que je dis à tout le monde, c’est la troisième fois, c’est même la cinquième fois entre guillemets. C’est la troisième année d’affilée. Mais c’est toujours incroyable de rentrer sur Châtrier. J’espère juste un jour rentrer sur un stade plein.

    Minter Dial : Ça serait vraiment… Plus tard dans la semaine, par exemple.

    Tomas Leygue : Exactement, donc ça serait plus dans les deux mois. Mais il y a déjà eu chaque année beaucoup plus de monde, chaque année on sent le public et c’est une atmosphère incroyable.

    Minter Dial : Dernière zone de question, c’est la communication. Combien pour toi la communication est importante ?

    Tomas Leygue : Au panel ? Je dirais 50-60 %, c’est-à-dire que c’est primordial. On ne peut pas ne pas communiquer avec son partenaire, sinon on sent le froid, on donne une information aux adversaires, et même on manque nous d’informations, donc c’est très important. Après, on peut jouer sans, mais c’est quasiment impossible. Il y a des joueurs qui arrivent, qui ne parlent pas trop, mais les joueurs qui s’expriment le plus et qui sont le plus ensemble, comme on voit Coello-Tapia, Chingotto-Galan, c’est là où on voit le succès des pairs.

    Minter Dial : Est-ce que ce n’est pas quelque chose que tu rechercherais dans ton partenaire aussi, ce besoin, cette capacité d’être ouvert, de se partager les vulnérabilités ?

    Tomas Leygue : En général, j’ai assez trouvé dans tous les partenaires que j’ai eus sur 80% ou 90% des partenaires. J’ai trouvé ça, on arrive à s’encourager, à s’enflammer ensemble, à discuter quand ça ne va pas. Il y a quelques personnes qui sont un peu fermées mentalement parce qu’elles sont moins fortes. Mais tous ceux qui sont suivis mentalement, ils savent que c’est primordial de la communauté.

    Minter Dial : Tu dirais que c’est la culture du padel ?

    Tomas Leygue : Oui, aussi. La culture espagnole aussi.

    Minter Dial : Oui, c’est ça. Tu parles espagnol ?

    Tomas Leygue : Oui.

    Minter Dial : Je t’aime bien. Alors, les perspectives pour toi ? Terminer l’année, ensuite l’année prochaine ?

    Tomas Leygue : J’aimerais terminer l’année dans le top 100. J’ai commencé l’année dans le top 100, j’étais 91, je suis descendu 107, là je peux remonter 102, 103. Donc ça joue toujours à quelques points et donc ça c’est un objectif surtout financier. C’est important pour nous de finir dans les sens, qu’on a les bonus du circuit.

    Minter Dial : Ah oui. Et du sponsoring aussi ou pas ?

    Tomas Leygue : Et du sponsoring.

    Minter Dial : Donc c’est… T’as un agent ? Ouais. Ça c’est pas juste entre toi et moi. Et donc on va se retrouver à Doha.

    Tomas Leygue : Exactement. Ok parfait.

    Minter Dial : Je vais aller à Riad et suivre ma passion. Thomas je te remercie beaucoup.

    Tomas Leygue : Merci à toi.

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *