Hopital Pitie Salpetriere à Paris – Du Chemin pour la Loi Bachelot

H Hospital Sign

Dans le contexte de l’article en « 20 Minutes » le 26 mai 2009 expliquant que (lors d’une enquête par le Ciss) 46% des spécialistes médecins à Paris ont refusé des soins aux patients bénéficiaires de la Couverture Maladie Universelle (CMU), je voudrais partager avec vous ma dernière expérience du système de santé publique ici à Paris.

J’ai pris un rendez-vous à la Hôpital Pitié-Salpêtrière l’autre jour et, cherchant un renseignement en amont, j’ai téléphoné à cinq numéros distincts sans aucune réponse (une boite vocale…mais inutile). Ainsi, j’ai du me pointer à l’hôpital en espérant que j’amènerais tout ce qu’il fallait.

Une fois sur place (la Pitié-Salpêtriere est un vrai labyrinthe), l’accueil au Rez de Chaussée (RDC) m’a envoyé pour faire la radio (au sous-sol). Le département radiologie m’ont aussitôt renvoyé au RDC pour constituer un dossier manquant. J’ai attendu 15 minutes là pour qu’ils m’expliquent (ils étaient trois à mon guichet) que je devais ensuite passer à l’étage pour confirmer le rendez-vous avec le radiologue. En haut, ayant patienté quelques minutes, une assistante impatiente et corpulente, B., m’a annoncé que je devais descendre au RDC une fois de plus pour m’inscrire sous le « code 12 ». Comment devais-je le deviner?

Personne ne semblait être au courant de rien. Assez frustrant, pour ne pas dire inefficace. Au RDC, je refais la queue et reçois enfin un dossier pour re-descendre bien codifié pour prendre la radio. Au bout du compte, la radio en elle-même n’a pris que 5 minutes.

Cartoon Hospital Doctor and Nurse

Armé de ma radio, je suis remonté au premier. Mme B s’était absenté pendant une bonne quinzaine de minutes. Elle n’était pas ce qu’on appellerait la grande sourireuse et quand elle est revenue à son bureau désordonné, c’était tout de suite, la plainte… « Je ne peux pas tout faire…J’ai besoin d’une pause… » Et tout cela avec le téléphone qui continuait à sonner inutilement.

Quand Mme B m’a annoncé qu’il me manquait encore quelque chose dans mon dossier et qu’il aurait fallu que je redescende pour le chercher, j’ai expliqué mon parcours (7 fois les escaliers, etc) et leur ai demandé si c’était normal? Le médecin (une femme) est intervenue pour me dire qu’elle me verrait sans cet autre élément. Pendant la consultation, ce médecin d’origine grecque m’a expliqué le total désordre qui régnait, qu’elle était amené à chercher et faire tous les papiers et photocopies elle-même au lieu de traiter les patients, tout ça dans le pire des ambiances. Le médecin pouvait difficilement exercer son métier pleinement.

L’expérience au total était désagréable. Il y a de quoi à se soucier de l’état de crise dans lequel se trouve le système de santé publique. Je leur plains certains des individus dans les hôpitaux car ils subissent un système rigide et archaïque. Les conditions de travail ne sont pas bonnes. En tout cas, le terrain est fort malheureusement mûr pour les syndicats et l’appel à la grève…encore. Mais de l’autre côté, selon cette étude par le Ciss, le modèle économique ne tient pas, du moins selon les médecins spécialistes qui se plaignent de « très lourdes charges à payer » et « l’interdiction de facturer des dépassements d’honoraires… »

Mais, pour ne pas rester dans un spiral négatif et critique, je proposerais — pour palier juste en partie les problèmes — de lancer la digitalisation des dossiers. A l’instar du projet Google Health (pour que les patients digitalisent leurs propres informations) et le projet national lancé par Président Obama aux E-U, ne pourrait-on pas alléger les tâches du personnel administratif en mettant tous les dossiers en version digitale? Ainsi, un dossier pourrait se constituer sur ordinateur et ceci en abstraction du lieu (partage des dossiers entre hôpitaux, etc.). On pourrait mettre fin à ces grands archives poussiéreux dans les sous-sols des hôpitaux. La Carte Vitale est un bon début, mais allant jusqu’au bout de la démarche!

Est-ce que les nouvelles mesures de réforme dans la Loi Bachelot peuvent véritablement soigner un système si malade? Devrait-on partir sur un projet de digitalisation? Qu’en pensez vous?

3 réflexions sur « Hopital Pitie Salpetriere à Paris – Du Chemin pour la Loi Bachelot »

  1. Bonjour Moosieur,
    Vous avez un moyen simple de règler votre problème….Retourner aux States!Peut-être que muni,d’une carte bleue, vous pourrez être soigné dans une clinique privée (si vos moyens vous le permettent….
    Je pense que oui étant employé dans la maison Française l’Oréal vous ne devez pas être à plaindre sur le plan rémunération.
    Un patient Français qui n’a eu qu’à se louer de La Pitié Salpêtrière.

  2. On peut etre heureux des soins recus a la Pitie comme cet anonyme qui n’a comme argument que de vous expulser de France et de vous considerer un horrible privilegie travaillant pour une multinationale, sans perder toutefois son oeil critique. Le systeme de sante publique souffre des maux de l’administration, une digitalisation des dossiers peut aider. Pourtant, le probleme plus fondamentale reside dans la responsabilisation individuelle de tous les intervenants y compris les patients. Pour vraiment apprecier un service, il faut en connaitre le vrai prix, et payer de sa poche une partie de ce prix, avec une aide pour les moins favorises. Du cote du personnel hospitalier a tous les niveaux de la hierarchie, il y a les perles et les grognons, paresseux, qui confondent leur fonction, leur mission avec leur capacite a gener les autres, car c’est un pouvoir, celui de faire c…et ils sont forts. Patience, et surtout savoir, comprendre qu’il faut toujours se battre dans la vie, tout le temps, encore plus avec une maladie, partout, alors Pitie!

  3. Juste te dire que je suis complètement pour un projet de
    digitalisation et, j'approuve totalement le commentaire de Yendi
    tellement vrai.

    Je vois que les racistes sont toujours présents et, de plus en plus
    nombreux…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *