Autant l’anonymat est un principe fondamental dans une démocratie lors de la vote, est-ce que l’anonymat et le manque de vérification des sources sur l’internet créera, comme Eric Schmidt CEO de Google lui-même a dit, un « cesspool » (cloaque) de mauvaises informations ? Est-ce que l’internet est simplement un moyen de brouiller les pistes et de confondre l’expertise et les institutions ? A écouter Andrew Keen (auteur de « The Cult of the Amateur »), l’internet n’est pas une technologie mais une idéologie, reflétant les croyances des constructeurs de l’internet qui « questionnaient l’autorité par principe. »
Ou bien, est-ce que l’anonymat est une condition sine qua non pour garantir la liberté d’expression, de permettre la voix réprimée de s’exprimer, une opportunité de rencontrer plus facilement des opinions opposées et un moyen, au fond, de protéger la vie privée ?
L’anonymat sur l’internet est un fléau ou bien bénédiction ?
La question est posée. Je vous invite à y mettre votre opinion!
Et que dire de l’illusion de l’anonymat sur internet, Minter ?
😉
Bien des personnes ne contribueraient pas si elles savaient qu’elles sont en fait quasi en permanence identifiées ou facilement identifiables par le site sur lequel elles pense contribuer « masquées »…
Je pense qu’une autre dimension du débat est celle de la réputation en ligne. Sachant qu’on peut avoir une « bonne » réputation, et donc une certaine « autorité » tout en restant « anonyme » (au moins pour les non experts). De même que quand je llis un roman, je me moque de connaitre le nom de l’auteur, son pseudo me suffit à acheter tous ses romans…
Cheers,
Jérôme
L’anonymat est effectivement un principe essentiel des scrutins électoraux au sein d’une démocratie et peut trouver un intérêt dans l’usage de l’Internet.
L’usage d’Internet en milieu démocratique permet donc que ce soit le peuple lui-même qui régule l’information puisque c’est en lui qu’est concentré le pouvoir (peuple souverain) et non pas en une institution ou un groupe restreint d’individus, susceptibles de faire du lobbying.
C’est ainsi que le pouvoir est dispersé au sein même de la population, régulant l’information par un phénomène participatif d’autogestion du contenu en ligne, encouragé par la garantie de l’anonymat et la liberté d’expression. Cela, en dehors de toute pression susceptible de brider l’information, comme c’est le cas au sein de régimes autoritaires sous influences.
Ainsi le principe d’anonymat garantira l’expression de la pensée générale, de l’information partagée par une majorité, sans risque que celle-ci soit opprimée par un groupement d’influence ou une autorité.
Toutefois et en contrepartie, ce principe éteindra surement prématurément les idées émergentes, avant qu’elles ne parviennent à être partagées par un plus grand nombre, susceptibles d’être écrasées sous le poids de la pensée générale.
Excellente journée,
Nicolas
@Jérôme: D’excellents points. L’anonymat non voulu pour certains qui veulent se faire connaître versus la reconnaissance pour ceux qui veulent vivre « caché »… deux bouts d’un même spectre?
Quant à l’utilisation d’un nom de plume pour un auteur, je resterais certainement plus curieux que toi sur l’identification d’un auteur anonyme. Cet anonymat peut être également un moyen moteur (en termes de marketing) pour créer un air de mystère autour du livre ? Je ne demande pas forcément de savoir son nom, mais le fait d’écrire dans l’anonymat renvoie vers le débat des Confessions de St Augustine. Si on écrit, cela n’est-il pas pour communiquer à l’autrui? Et, puis, à quoi sert une autorité sans être connu?
@Nicolas, Il semble en effet que la masse de l’information sur la toile ainsi représenterait la moyenne de l’intelligence collective? Dans le passée, un seul individu était capable de faire bouger du monde (Gandhi, MLK…). En cela, je ne sais pas si l’internet, par sa masse, écrasera plus facilement les pensées « émergeantes » que les médias traditionnels avec l’oligarchie de pouvoir (lié trop souvent à l’état)? On voit des instances ou un « petit » était capable de percer le bruit et de se faire entendre (ex: Tom Dickson & Will it Blend?)
Au total, personnellement, je considère la capacité de rester anonyme intéressant, désirable et utile pour un peuple parce que, au final, je considère l’opacité non productif (au mieux) et corrompue (au pire). C’est non productif parce que le « marché » n’est pas libre de formuler une opinion ou créer une décision avec l’ensemble des informations nécessaires. Au pire, l’institution derrière est trop facilement manipulatrice et est trop souvent maintenue par des personnes ou groupes égoïstes et/ou à la recherche du pouvoir.