Comment fonctionne une PME dans sa stratégie Internet sans les services d’une grande agence de communication ?
Telle est la question typique pour les propriétaires de (très) petites et moyennes entreprises. Pour beaucoup de chefs d’entreprise, l’Internet représente un espèce de jungle. Mais, ce n’est pas vrai pour tous, surtout si vous êtes un optimiste dans l’âme et vous êtes prêts à expérimenter tel que cette femme entrepreneur engagée, Mme François Lahaye, qui j’ai rencontrée récemment.
Après un séjour en famille au Le Ranch Des Lacs, un petit B & B dans la Haute Vienne, Limousin (87), j’ai eu l’occasion de discuter avec Mme Lahaye, propriétaire avec son mari, sur le sujet de sa stratégie de marketing et, plus particulièrement, de la stratégie digitale (sur le web). Même pour une très petite entreprise, la plus grande question aujourd’hui n’est plus si ou pourquoi on doit y être, mais elle est comment et combien. Le plus gros problème pour elle est que les choix sont tout simplement trop vastes. Quelle est la bonne plate-forme, les bons outils, le meilleur rapport pour le temps passé…?
Sa stratégie peut être décomposée en trois parties: (1), elle travaille avec un webmaster pour son site Web pendant 4 ans et ensuite systématiquement refait un appel d’offre. (2) Elle expérimente volontiers, en laissant sa curiosité exercer sa magie sur Internet. (3) Elle croit à l’Internet et elle comprends que le fameux retour sur investissement se fera dans la durée. Mme Lahaye a décidé de consacrer 2 heures par jour sur le PC.
Pour ce point particulier, leur site internet – qu’elle a commencé en 1996 – est bien référencé avec les 3 premiers résultats sur Google. Ils sont sur TripAdvisor, Facebook (FB) et Twitter, ainsi qu’un certain nombre d’autres sites sociaux pour les restaurants ( par exemple directoresto.fr ) et elle a installé un livre d’or virtuel avec 32 inscriptions à ce jour (4.5/5.0). Félicitations! Quant à Facebook et les autres sites, j’ai été particulièrement impressionné par son approche. Elle se dit que, même si FB puisse être un épi-phénomène ou éphémère, elle a investi du temps dans la création d’une page fan et continue de fournir des mises à jour de statut. Comme elle le dit, il y a peu à perdre. (A) Facebook est [encore] libre; (b) est très populaire et international; (c) et a une plate-forme participative qui lui permet de garder un doigt sur le pouls. En outre, si FB venait à disparaître, il ne serait pas particulièrement pire vis-à-vis la nature éphémère d’un spot pub à la radio ou à la télé, ou même une annonce dans un magazine qui disparaissent après l’apparition. Quoique… on perdrait la communauté qu’on aurait construite.
Témoignage directe de Mme Lahaye: « J’ai fait ma première pub sur Facebook, pour un point précis “séjours de 3 nuits au prix de 2″ pour2 pers. en octobre à des dates précises pour goûter la douceur de l’automne. J’ai ciblé les 25ans-64ans à 80km autour de Limoges cela fait +/-1500 personnes, j’ai fait du 12 au 18-09. 24 euro je ne risque pas grand chose. Je suis impatiente de consulter les stats que Facebook va me donner. »
Voilà que l’esprit d’expérimentation se met en route!
Avec la quasi banalisation des services de géo-localisation tels que DisMoiOù et Foursquare (et Facebook Places demain), le Ranch des Lacs est désormais référencé là aussi.
Que va faire de son succès sont trois choses:
Un mélange solide entre la communication en ligne et hors ligne (magazines, etc.) – ses dépenses de marketing sont partagées environ 50-50% à ce stade, et la tendance est de faire encore plus en ligne.
Un appétit de rester au parfum des nouvelles tendances. Le monde de l’Internet continue d’évoluer à un rythme rapide. Comme Mme Lahaye dit, elle met sa curiosité au profit en surfant pour comprendre ce qui se passe — pas seulement sur Internet, mais dans sa région.
Une quête de la satisfaction de ses clients. Dans la mesure où le Web permet aux clients de parler de leur expérience, mieux est le service et le niveau de satisfaction, plus favorable serait le buzz sur le web.
Les petites entreprises peuvent en effet créer un impact via le net et trouver des moyens de fédérer une communauté. Les efforts de Mme Lahaye vont vraisemblablement porter leurs fruits, surtout grâce au service impeccable et une bonne valeur (‘value for money’). A la fin, comme d’habitude, un business bien fait, fait du bon business. Et le buzz, ça le vaut bien.
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Mme Lahaye a pris conscience très rapidement de l’importance d’être sur le web (1996). De nos jours, la communication est un enjeu primordial pour les entreprises. Les PME/TPE ont donc les même besoins que les grandes multinationales c’est-à-dire de communiquer sur leurs marques. L’image de marque découle de la perception des individus sur les éléments qu’ils ont à leurs dispositions. En effet, les consommateurs sont de plus en plus volatiles et experts à la fois. Ils consultent avant l’achat et analysent systématiquement toutes les informations à leurs dispositions.
D’où l’importance d’être sur la toile et d’être référencé sur les supports les plus utilisés. C’est le cas, de la TPE de Mme Lahaye qui est sur les principaux réseaux sociaux, sur les premières pages de Google mais aussi sur les sites spécialisés de la restauration.
De plus, les avis des clients de son entreprise sont positifs ce qui ne peut qu’être bénéfique pour son business (plus value non négligeable). Mme Lahaye réalise des buzz (des offres promotionnelles) et des mises à jour régulières qui évitent la « fossilisation » des informations sur le net. Les conséquences de la « fossilisation » d’une information ou d’un commentaire négatif seraient alors désastreuse pour son commerce.
Pour conclure, il est important de communiquer sur le web mais aussi il faut maitriser l’information relative à son entreprise. Car il faut éviter à tous prix qu’elle nuise à la réputation de l’entreprise comme se fut le cas pour France Telecom (cf. les commentaires et vidéos parodies sur la vague de suicide). Je ne peux que féliciter Mme Lahaye qui a mis en place par ses propres moyens, une stratégie Digitale à l’hauteur de ses ambitions.
@Nelson, des commentaires très justes. En fait, rien ne bat le fait d’être bon… C’est la règle de base, d’autant plus vrai maintenant qu’il y a plus de facilite de connaitre les avis. Mme Lahaye montre que, même a la taille du TPE, on peut utiliser les réseaux sociaux avec succès.