Billet par Yendi Dial
Le 1 mars 2011, Michel Serres, philosophe et écrivain, a fait un discours à l‘Institut de France. Les nouvelles générations sont des femmes et des hommes nouveaux « hominescentes », ce qui me fait rebondir sur la présentation de Minter Dial (sur la relation entre la marque et la Génération Y) dans laquelle, il développe les nouveaux rapports au travail, à la consommation et aux marques.
Précédemment, l’expérience humaine était celle de la guerre, la faim, la douleur, la petite communauté fermée sur sa langue, sa culture, sa religion, son pays, sa nation, l’homogénéité culturelle.
Le confort se répand…
Depuis une trentaine d’années, dès notre arrivée sur terre (naissance désirée et/ou programmée, accouchement sous péridurale, et césarienne), la douleur physique a diminué. Le confort matériel s’est répandu dans une société devenue très urbaine, cosmopolite, et avec une exposition aux écrans.
Mais on parle du manque de sens et du lien
On a beaucoup écrit et entendu la dureté de la nouvelle société : chômage, crises financières et économiques, terrorisme, manque de logements, éducation en péril etc…
On a parlé beaucoup du manque de lien social dans une société devenue égoïste, individualiste, compétitive. Aucune institution, école, politique, media… n’a créé du lien social. Pourtant, le lien est venu grâce au net, grâce à des individus très jeunes, des entrepreneurs, et d’autres participants qui ont construit des forums, des blogs et des réseaux sociaux dont « FB »!
Facebook, créateur de lien
FaceBook a conquis cet espace vide de sens en créant du lien. Je constate que j’ai des amis FB que je ne vois que sur FB et pas toujours pour des raisons géographiques, ni même de temps. C’est un style de relations virtuelles. J’ai des amis téléphone, et des amis déjeuners, et des amis un peu de tout. Sur FB, je regarde les « posts » comme un écran de télévision, je suis au courant des actualités, des textes intellectuels, et recettes de cuisine, de musique, c’est bien mieux que les magazines de mode, ou la télévision (à part ARTE). Par exemple, aujourd’hui je peux suivre sur Facebook le catastrophe au Japon avec une relation plus interactive et intime grâce aux commentaires des amis sur place.
Au total, évidemment, j’ai toujours aussi peu de vrais amis, mais la vie de tous les jours est faite de moments de courtoisie, d’échanges, de banalités et d’authentiques conversations avec une quantité de contacts. Et puis, c’est quoi la vérité dans l’amitié? Peut-être ceux et celles qui commentent mes articles.
1. Le mardi 15 mars 2011, 10:39 par Jean Taranto
NE LISEZ PAS CECI, C’EST BEAUCOUP TROP NOURRISSANT !!
Dans nos sociétés d’Europe du Nord (ce qui inclus les Etats-Unis qui en sont issus), le découplage idéologique du spirituel, de l’économique et du social -le spirituel aux eglises, l’économique aux bourses, le social au peuple- préfigure un cata-clysme de civilisation en voie de réussite : cela s’appelle l’anorexie culturelle : le frigo est plein (l’économie), l’appétit manque (le spirituel), le corps est brimé (le social).
Cette triple frustration organisée au titre de la liberté individuelle consacrée par un Etat omnipotent/impotent (parents/famille) crée des besoins contradictoires jamais satisfaits, et une satiété matérielle qui ne remplit plus son rôle de « tranquilisatrice morale »: a priori, ne plus avoir faim et ne pas être malade sert à poursuivre sa vie personnelle débarassé du tourment physique.
Paradoxalement, le manque de sens « onthologique » (relatif à l’Etre », la culture de la satiété permanente, et la décharge éducative sur les institutions omniprésentes provoquent une mlse en danger de l’être qui ne se prémunit plus contre lui-même, et se retrouve sans l’imaginaire (le spirituel) qui lui sert à anticiper sa propre mort, donc sa propre vie.
Un humain sans imaginaire (négation du rêve, donc de la mort), éduqué dans la réussite sociale, mais sans perspective au service de sa communauté et de son épanouissement, c’est l’anorexie (l’ « anontholie ») programmée…
Nous sommes d’autant plus vulnérables que nous nous pensons invulnérables par un hypermoralisme (notamment écologiste) et un hyperindividualisme daguisé sous le doux vocable de « développement personnel », ou de « gestion de Soi ».
Par définition, le gestionnaire ne vérifie jamais ses propres comptes. Il les fait valider par un autre. Gérons moins, mais prenons le risque vital de nous enrichir davantage.
in http://blogcharentenay.revue-etudes.com/index.php/post/Fragile-puissance